L’actuel président Donald Trump envisage la possibilité de relancer une industrie minière dans le Donbass, actuellement sous occupation russe. Cette perspective s’inscrit dans un contexte où les objectifs initiaux du président russe Vladimir Poutine étaient de s’emparer des oblasts russophones, riches en terres noires et en ressources rares, tout en justifiant cette intervention par la nécessité de « dénazifier » l’Ukraine.

Poutine ne renoncera pas !
Dans cette optique, il semble difficile d’imaginer que Moscou accepte de céder une zone qu’elle considère comme un objectif stratégique sans que cela ne soit perçu comme une défaite. Un tel scénario impliquerait un revers majeur pour la Russie, une perte relative pour l’Ukraine et une victoire significative pour les États-Unis.
Toutefois, même en admettant cette hypothèse, la viabilité d’une implantation américaine dans la région reste discutable. La sécurisation de sites industriels coûteux dans une zone où la Russie pourrait maintenir une pression militaire permanente constitue un défi majeur. L’expérience a démontré que Moscou n’hésite pas à recourir à des stratégies hybrides obscures, notamment l’envoi de forces irrégulières – surnommées les « petits hommes verts » – pour réaffirmer son influence. Ainsi, ce qui apparaîtrait initialement comme une victoire pourrait rapidement se transformer en une colonisation déloyale coûteuse et difficile à justifier politiquement. Il est également peu probable que les Européens s’engagent massivement dans la protection de ces zones, tant les risques et les implications stratégiques sont élevés.
L’Europe doit grandir ou périr
Par ailleurs, cette situation met en lumière un phénomène plus large : le rôle des États-Unis dans la sécurité européenne. Donald Trump, en remettant en question l’engagement américain auprès de ses alliés, renforce de fait l’idée d’une nécessaire autonomie stratégique européenne. Cette perception, alimentée par des déclarations passées de l’ancien président sur la nécessité pour les pays d’Asie et d’Europe de prendre en main leur propre défense, pourrait encourager un renforcement de l’Europe de la défense, tant sur le plan matériel que dans l’imaginaire collectif des citoyens européens.
Dans le même temps, il convient d’analyser le bilan de Vladimir Poutine à l’aune de ces évolutions. Jadis perçu par une partie de l’opinion publique européenne comme le promoteur d’une vision continentale s’étendant de l’Atlantique à l’Oural, il a en réalité contribué à raviver une Alliance atlantique qui, en 2019, était jugée en état de « mort cérébrale ». L’invasion de l’Ukraine a suscité un fort esprit de résistance, notamment en Pologne et en Ukraine, et a accéléré l’élargissement de l’OTAN, avec l’adhésion de la Suède en 2024.
Le parapluie américain et ses trous
Si d’autres scénarios restent envisageables, ils apparaissent aujourd’hui moins probables. Une chose demeure certaine : la perception d’un désengagement progressif des États-Unis inquiète non seulement l’Europe, mais aussi des partenaires stratégiques comme Taïwan, le Japon, la Corée du Sud, les Philippines, l’Australie et une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Lors d’un entretien avec Bloomberg pendant sa campagne présidentielle, Donald Trump avait déjà souligné que ces nations, sous le « parapluie » de la protection américaine, devraient apprendre à compter davantage sur leurs propres forces.
En conclusion, au milieu de ces recompositions géopolitiques, un acteur émerge incontestablement comme le grand bénéficiaire : la Chine.
Quelques sources ayant pu servir à l’écriture de l’article.
Quelques informations sur les métaux rares en présents en Ukraine :
Source sur les changements d’attitudes du président Trump envers Taïwan :